Revue de Presse Municipales : l'UMP cultive et chouchoute le «traître» local

Publié le par Soutien citoyen au Mouvement Démocrate

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Lors de ses voeux à la presse, l'UMP a annoncé que ses listes aux élections municipales intègreraient 1000 élus venus du centre, de la gauche ou du parti de la diversité, qui est souvent celui de la déception.
 

 
 
 
Allo la France ? C'est tout nouveau, ça vient de sortir : les élections municipales seront politiques. Les zébulons présidentiels, « ministres zé conseillers », ont répandu partout la bonne parole qui se répand – dégouline dirait Laurent Fabius – sur les ondes et dans la presse. Et nos concitoyens sont aussitôt appelés à oublier toutes les belles chansons sur la « politique de la proximité » dont on les a bercés dans les années 1990. Désormais, foi de Nicolas, les umpistes devront gagner les municipales avec les dents, une par une. Face à une gauche désireuse, elle, de se replier sur sa base municipale, la politisation du scrutin est apparue comme la meilleure tactique pour la majorité.
Drôle de calcul pourtant : le message en fut brouillé par ses victoires à Lyon et Paris, mais les municipales de 2001 furent calamiteuses pour la gauche : la droite avait raflé 35 villes de plus de 30 000 habitants. Il lui sera donc difficile, partant d'un socle aussi haut, de remporter une nouvelle victoire politique. Mais Sarkozy veut croire qu'il est le meilleur batteleur électoral de tous les temps, doublé d'un chef de guerre hors pair. La feuille de route de l'UMP a vite été trouvée : à elle de décliner l'ouverture au niveau local.


Dominique Paillé, le masératiste de l'ouverture

Depuis la rentrée de septembre, le conseiller Dominique Paillé a été prié de battre la campagne pour « piquer » des élus à la gauche et au Modem. Il s'est vite pris au jeu, jouant un rôle comparable à celui de Jean-Christophe Cambadélis, le super diplomate de la gauche plurielle. L'homme a bien aimé le job. Qui consistait à jouer à Napoléon devant une carte de France, en plantant un drapeau chaque fois qu'un élu PS, radical ou Modem rejoignait une équipe municipale UMP. Le Président n'a pas hésité à « mouiller la chemise » pour rallier à la majorité le maire sortant de Pau Yves Urieta que le PS n'a pas voulu renouveler. Il est vrai que l'opération a sutout consisté à répondre à sa demande discrète, mais insistante. Mais par cette « prise de guerre » symbolique, le chef rappelait à ses troupes le guerrier qu'il était. Sus donc à la volaille socialiste et aux perdreaux centristes !
Quelques aller et retours TGV plus loin et l'UMP peut annoncer lundi matin à son siège de la rue de la Boétie que pas moins d'un millier d'élus d'ouverture et de la diversité seraient présents sur ses listes dans les villes de plus de 30 000 habitants. « Il y avait les gaullistes de gauche, maintenant nous aurons les sarkozystes de gauche. » Dominique Paillé n'est pas, cependant, un fanfaron. Il reconnaît bien volontiers que bien des ralliements ont été facilités par « des situations locales », comme il le dit pudiquement. Entendez que certains élus, comme le Maire de Pau ont voulu sauver une position ou un poste. A Lyon, le ralliement du bayroutiste Mercier, « dérouté par la stratégie de son patron » lui permettra sûrement de sauver son siège de Président du Conseil général. C'est aussi le cas du sénateur socialiste Jean-Pierre Plancade à Toulouse, venu, lui, par le poisson-pilote Jean-Marie Bockel dont le jeune parti, Gauche moderne, sert, en quelque sorte, de réceptacle à bien des élus de gauche qui rechigneraient à adhérer à l'UMP et qui ruineraient, d'ailleurs, le concept d'ouverture s'ils « passaient à droite ». A Marseille, Jean-Claude Gaudin a su montrer son « esprit de tolérance » en accueillant le socialiste Philippe Sanmarco, éternel recalé du PS marseillais. Nadine Morano a su convaincre le secrétaire de section du PS de Toul ; Etc, etc.


400 candidats de la diversité issus du monde associatif


La branche diversité représenterait au total environ 400 des 1000 trophées de guerre électorale brandis au cours de la conférence de presse de l'UMP. Pierre Méhaignerie s'est décarcassé pour « rentrer » dans le jeu UMP l'éminent médecin Boudjennah. De son côté, le brave Bockel a accueilli l'ex-fabiusienne Sophia Chikirou.
Ce week-end, le Premier ministre lui-même a salué la compétence des élus de la gauche locale réunionnaise, ce qui n'était pas très sympa pour les élus UMP locaux.
Mais ce double coup de filet à grande échelle n'aurait pas été possible sans l'immense désarroi qui règne parmi les cadres socialistes. L'inconsistance idéologique du PS privé les élus et les candidats de tout repère idéologique et de toute perspective politique. Dès lors, les enjeux de carrière l'emportent et « le pragmatisme », doux euphémisme pour habiller les pires félonies, conduit le chef local socialiste ou centriste, à se rendre aux arguments des umpistes. De toute façon, rien ne ressemble davantage à un vélib de gauche qu'un vélib de droite : la meilleure preuve étant que les élus des deux camps font tous appel à Decaux et à quelques autres…



Mardi 08 Janvier 2008 - 00:03
Philippe Cohen
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Publié dans Dans les média

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J
A droite comme à gauche on ratisse large, l'UMP et le PS ramassent les feuilles mortes qui s'envolent au vent mauvais. Le modem fait peur et c'est tant mieux, FB pourrait un jour leur jouera les sanglots longs des violons. Il faut débarquer tous ces personnages qui ont transformé la politique en restaurant du coeur.
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