Marie Grafteaux-Paillard dans le magazine Elle

Publié le par Site du Mouvement Démocrate de l'Aube

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MARIE GRAFTEAUX-PAILLARD : « EN CHAMPAGNE-ARDENNE, JE SUIS LA SEULE FEMME TÊTE DE LISTE RÉGIONALE »


Valérie Pécresse a récemment déclaré que son pire souvenir de la campagne resterait « la misogynie ». Nous avons donc interrogé plusieurs femmes têtes de listes régionales afin de savoir si elles avaient, elles aussi, ressenti de la misogynie ou du sexisme durant leur carrière politique. Rencontre avec Marie Grafteaux-Paillard, tête de liste régionale du MoDem en Champagne-Ardenne.

Est-il plus difficile pour une femme d’entrer en politique que pour un homme ?

Oui. Personnellement, j’ai toujours voulu privilégier ma vie privée, mais la politique m’a toujours intéressée. Lorsque j’ai eu un peu plus de temps, je me suis engagée. Mais ce choix tardif complique l’insertion. À un moment donné, ça devient trop tard, mais les femmes ont généralement d’autres priorités avant. Si j’avais eu la possibilité d’avoir une vie familiale différente, je me serais engagée avant. C’est un effet ricochet : à cause de la société, de son fonctionnement, les hommes sont privilégiés, tandis que les femmes sont bloquées. Dans les pays nordiques, il existe des systèmes de garde d’enfants en entreprises, qui permettent aux femmes d’avoir un peu plus de temps libre, qu’elles peuvent utiliser pour se lancer en politique par exemple.

Pensez-vous que les quotas soient une bonne chose ?

En Champagne-Ardenne, je suis la seule femme tête de liste régionale, sur les huit partis qui se présentent. La parité existe dans la loi, mais pas dans le concret. La loi est appliquée de manière parfaite concernant l’alternance homme/femme dans la liste, mais concernant les chefs de file, c’est une autre histoire. Je trouve ça dommage de devoir en arriver là. Je ne réclame pas forcément du 50/50. Le problème est que si la répartition était naturelle, nous n’aurions pas à nous poser la question. Tant qu’on se la pose, c’est qu’on en a besoin. La France est un pays latin. L’Espagne et l’Italie sont dans une situation comparable à la nôtre. Quand on regarde les pays scandinaves, ça paraît plus naturel.

Avez-vous vous-même été victime de sexisme ou de misogynie durant votre carrière ?

Oui, même si je pense qu’avant de parler de misogynie et de sexisme, il y a aussi de la discrimination. Par exemple, je n’ai pas été invitée à certains débats. Hier, le Medef de l’Aube organisait une réunion sur la problématique de l’entreprise. Tous les autres partis, qui présentent des hommes, ont été conviés, sauf moi ! J’ai trouvé cela inadmissible et j’ai d’ailleurs écrit une lettre ouverte au président du Medef de Champagne-Ardenne.

Je trouve cela singulier de ne pas avoir invité de femme, c’est de mauvais augure concernant la place des femmes dans l’entreprise. Je sors à l’instant d’une usine, dans laquelle ne sont employés que des hommes. J’aurais pu, lors de ce débat parler de ce que peuvent faire les candidates femmes à la région pour aider les femmes.

Autre exemple, je tiens à garder mon double nom de femme et d’épouse, je ne veux pas tergiverser là-dessus. Un candidat d’Europe Ecologie, que je ne nommerais pas, m’a fait la remarque que c’était trop long.

Enfin, concernant la photo de famille des têtes de liste de régions, l’un des autres candidats a bien insisté pour « mettre une femme en avant sur la photo, ça fera bien ».

Marine Poyer

 
http://www.elle.fr/elle/Societe/La-parole-aux-femmes/A-vous-de-le-dire/Marie-Grafteaux-Paillard-En-Champagne-Ardenne-je-suis-la-seule-femme-tete-de-liste-regionale/(gid)/1182715

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