Elections régionales 2010 - article paru dans l'Union du 9 mars
Le bras droit de François Bayrou a rencontré des femmes engagées dans la vie rémoise.
«J'AI passé deux heures avec des femmes engagées dans la vie locale, elles sont passionnantes » : Marielle de Sarnez, n° 2 du MoDem, était hier à Reims pour la journée de la femme. « Normal, Marie Grafteaux Paillard est la seule tête de liste régionale féminine de notre parti ! »
Et le bras droit de Bayrou semble toujours très motivé, qu'importent les sondages : « Je suis très confiante. Marie a de grandes qualités humaines, elle fera un très bon leader à la Région, l'équipe est renouvelée avec un très bon projet. La Champagne-Ardenne a besoin d'un centre fort, vu tout ce qu'il y a à faire ».
Coup de chapeau à la tête de liste, mais coup de chapeau aussi à toutes ces femmes « qui dédient leur vie aux autres. Je suis extrêmement heureuse de les avoir rencontrées ».
C'est l'occasion de discuter d'une parité encore bien irréelle. « 80 % des salariés au Smic sont des femmes, elles ont les plus petites retraites, sont les plus nombreuses à temps partiel… Il y a une grande précarité de l'emploi au féminin. Vous savez qu'il y a 18 % de femmes à l'Assemblée nationale, la France est pour cela au 62e rang mondial ! »
Elle ne sera pas n° 1 du MoDem
Pour Marielle de Sarnez, il y a toujours des résistances. « Sans la loi, nous n'aurions pas la parité dans ces élections régionales. Et Nicolas Sarkozy veut changer le mode de scrutin, ce qui ferait descendre à 20 % le nombre de femmes élues ! Il faut être vigilant chaque jour. »
Une pesanteur culturelle, des prises de décision entre hommes (« ce sont eux qui font les lois ») : le combat, pourtant débuté il y a plusieurs décennies, est loin d'être gagné pour les femmes. Que peut alors apporter cette journée spéciale ?
« Ça remet encore et toujours le projecteur sur cette inégalité. Et puis, les femmes ont besoin d'être convaincues qu'elles sont compétentes pour la politique. Elles doutent. je leur dis : oui, vous pouvez le faire. »
Va-t-elle donc prendre les rênes du MoDem, pour montrer l'exemple ? « Non, car je m'inscris dans une démarche collective, je n'ai pas d'ambition de carrière. on m'a plusieurs fois proposé d'être ministre, j'ai toujours refusé. »
Pour elle, le sens général manque à la politique. « On ne pense qu'à s'affronter entre droite et gauche, donc on ne pense pas à la vie des gens, aux problèmes quotidiens. »
Mais pour le centre dans la politique comme pour les femmes dans la société, le chemin semble encore long et semé d'embûches.
Guillaume FLATET
Le MoDem organise une réunion publique sur le thème du handicap et de la santé, ce mardi 9 mars, à 19 heures, salle des fêtes de Puisieulx.