Les MODEM : DES OUVRIERS A VENIR (1)

Publié le par Site du Mouvement Démocrate de l'Aube

 

 

Réflexions autour du discours de François Bayrou

 

Que de questions

De nombreuses personnes regardent vers nous et nous reprochent une certaine invisibilité. De Gauche pour les gens de droite, de droite pour les gens de gauche. Nous ne disons rien soi-disant… mais ne seraient ce pas plutôt les Médias nationaux qui seraient dans l’impossibilité de nous relayer ?

Notre communication est-elle mauvaise ? Ou bien est ce l’aspect novateur de notre discours qui ne trouve aucun précédent, aucun schéma de compréhension puisqu’une « bonne communication ne peut se faire que si ce qui se dit l’est à partir d’un déjà dit ». Or,  Il est vrai que le MODEM ne propose pas d’idéologie de substitution et n’entre pas dans un discours antérieur. Il  revendique la réforme progressive, une politique de projet qui peut fédérer des gens de tous horizons. Capable de prendre des décisions pragmatiques et de reconnaître la justesse de certaines prises de position émanant d’une autre formation politique. Comme le dit François Bayrou, le MODEM n’est pas une création, c’est  une révélation. La société se met progressivement en mouvement face à une évolution qui sombre dans l’absurdité.

Que n’a-t-on pas dit  des déboires du PS ? Alors qu’au congrès de Reims, une partie du débat s’est déroulée sur notre positionnement et sur l’opportunité d’une alliance avec nous. Situation surprenante  n’intéressant pas vraiment une population inquiète par les conséquences possibles de la crise. Comme si le monde réel n’intéressait pas les médias et que la force de l’habitude, et surtout la facilité, engageait à rabâcher la même chose, toujours la même chose.

L'attitude de la gauche en général, et du PS en particulier, est suicidaire et traduit pour le moins le désarroi d’un grand nombre de ses militants écartelés entre les différents projets portés en interne par leurs responsables. Les multiples ruptures seront difficiles à assumer et laisseront inévitablement des traces. Rien n’indique qu’un « néo marxisme » apparaisse, n’en déplaise à la Gauche radicale.  Alors que sur le plan tactique, le Modem  pourraient pourrait se réjouir, cela reste inquiétant car pourrait s’installer dans le pays un doute, un vide ouvrant un boulevard pour toutes les idéologies populistes et réactionnaires possibles.

A l’UMP, la solidarité de façade avec le gouvernement masque à peine les divergences entre les libéraux et la droite classique. Le Chef du gouvernement, lui-même, que fait-il ?

Aujourd’hui, on parle de crise. Economique certes, mais également politique, idéologique…  Mais une crise n’est que traduction d‘une insatisfaction et l’expression d’un mal être face à une difficulté voire un refus d’accepter une réalité).On peut constater que c’est l’emballement d’une société libérale déséquilibrée.  Il y a nécessité et urgence à proposer un projet à venir, à former des militants.

Que dire aujourd’hui

Socialisme et libéralisme.

Historiquement, le socialisme a sombré dans sa version totalitaire dans les pays de l’Est. Son prolongement « social-démocrate » ne semble pas prendre corps. Depuis près de 50 ans, la société européenne occidentale aura tout essayé pour l’adapter sans succès. Il a existé en  profitant d’une situation conquise par les luttes sociales du XIXème siècle et s’est maintenu artificiellement grâce à l’Etat-providence et à la croissance pendant les trente glorieuses. Avec, certes, l’atout d’un discours généreux et de mythes historiques de Léon Blum à la Résistance. Or une fois aux commandes, la gauche opta pour le renforcement de l’intervention de l’Etat et du pouvoir de celui-ci. Ce fut une tentative incertaine d’adaptation à la société libérale. Le « socialisme », non sans contradiction,  de Tony Blair a clairement posé et assumé les limites de cette idéologie.

En France, les partis de gauche ont toujours fait comme si de rien n’était. Il aura fallu les années 1970 pour qu’un homme venu de la IV République amène le PS à vaincre ses conservatismes.  Récemment l’élection de Martine Aubry est la victoire de l’appareil et les créations de plusieurs partis de « Gauche » ne masquent pas les doutes et les impasses de l’idéologie. Il n’est pas impossible de voir les formations dites de gauche se diviser pendant longtemps. J’ai l’impression que nous allons assister à un empilement)de formations symbolisant un travail de recherche sur la problématique «  Adapter la doctrine à la société ou la société à la doctrine… » Dans les deux cas une impasse. L’Etat, à lui seul, ne peut imposer une gestion ou bien une gouvernance en contradiction avec la société réelle. De Gaulle avait dit à propos de l’URSS que le peuple russe absorbera le communisme. Il y a en effet la force des traditions, du bon sens et de la vie réelle.

Le capitalisme libéral, ou plutôt le libéralisme n’est pas mieux. Mitterrand déjà, mais pour d’autres raisons,  utilisait l’expression « à bout de souffle » pour qualifier l’état du libéralisme. Par ailleurs la logique du capitalisme n’est valable qu’à court terme et…,  si elle est adaptée à une entreprise, elle ne peut tenir compte de projet de société. La somme des intérêts particuliers ne peut servir l’intérêt général. Le Chef d’entreprise fonctionne dans l’intérêt du groupe, de l’exploitation et de l’unité de production. Les concessions sociales furent imposées par la lutte sociale et la loi. Rien d’autre. Rares furent les patrons philanthropes et ils ne firent pas école.

 Triste regard

Les groupes humains se régissent en accord avec eux-mêmes ou se replient vers l’individualisme. Une société se défend naturellement et si aujourd’hui l’espace public est globalement à l’abandon, c’est autant une réaction qu’une conséquence à un monde sans projet commun qui réunit . Ce n’est pas forcément de l’égoïsme, c’est peut-être le signe d’une sagesse nouvelle ou de l’incapacité pour les formations politiques à dresser des projets forts et mobilisateurs. Ce n’est pas à la population de s’adapter au projet des partis politiques, mais bien le contraire. Une formation politique doit être une force de proposition et s’appuyer sur des valeurs.

C’est bien sur les valeurs et le sens que nous donnons à la société qui pourra réunir les citoyens. Il faut se souvenir de la définition du mot Valeur  à savoir : « Ce qui est posé comme Bien ou Mal, selon les critères d'un code moral. Ce qui est posé comme Beau ou Laid, selon les critères d'un code esthétique. Ce qui est posé comme Juste ou Arbitraire, selon les critères d'un code social. »

 Est-ce à dire que les codes de la société ont changé et que l’on doit poser les valeurs en termes différents ? Mais une « valeur » doit faire sens pour être portée et défendue. De même qu’une bonne communication n’est efficace que si elle s’appuie sur un sens connu, référent. Cependant Il est difficile d’être les seuls à porter et transmettre des valeurs que plus personne ne partage. Il s’agit de bien prendre en compte les difficultés réelles de la société, des doutes et des inquiétudes actuelles. La mondialisation, les innovations technologiques et scientifiques, la construction européenne ont changé notre quotidien. De même Il n’est pas sain de se laisser convaincre par un discours convenu.  Car les capacités de mobilisation sont intactes quand le projet ou la cause apparaissent bons.  Pourtant Un certain nombre  de mesures inacceptables viennent de se produire.

Que dire aujourd’hui du découpage de l’Education nationale, du lycée à la carte  qui ne servira que les plus favorisés culturellement ? Ou nos jeunes n’auront plus forcément les clefs de compréhension du monde ?

Où seuls les établissements payants proposeront une éducation complète et valorisante !

 

Comment accepter qu'un ministre, dit « de la justice », proclame sur les médias nationaux, que c'est du bon sens que de mettre des enfants de 12 ans en prison... ?

 

Que comprendre quand un gouvernement met la main sur l'audiovisuel (ce que même Berlusconi n'a pas osé faire, en Italie, où l'audiovisuel est sous le contrôle d'une commission parlementaire présidée par... un député issu de l'opposition)

Quand un gouvernement veut imposer le travail du dimanche alors que tout le monde sait que les plus fragiles ne pourront choisir... et que cela ne créera des emplois qu’en Chine.

La liste va s’allonger. L’amendement Marini, heureusement rejeté, apparaîssait comme une provocation, un rejet même de tout bon sens. Comment accepter cela alors que les Médias nationaux ne parlent que de crises et d’efforts à réaliser. 

Il y a bien des raisons de s’inquiéter. De provocations en petites lois, jusqu’où ira-t-on ?

On pourrait, pour une fois (et pas très longtemps, juste un peu. juste pour défendre les fondamentaux de la République) s’entendre sur le projet républicain et le socle intouchable. Une fois ce péril qui pointe disparu, on pourra proposer nos modèles de sociétés dans un cadre républicain et respectueux, pour ma part, j’accepterai  un modèle qui mettra l'Homme avec ses défauts et qualités en avant et au centre de notre cité.

Ainsi le Modem propose une riposte à une société en mal de sens autour d’un projet à venir…

A suivre…

 

Christian Lambart

Délégué Départemental Aube

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
alors là christian , chapeau bas, je m'incline jusqu'au sol :)
Répondre