Implantation d’un 3ème site de stockage de déchets radioactifs

Publié le par Site du Mouvement Démocrate de l'Aube

 

 

Le problème de l'accueil des déchets radioactifs se pose actuellement dans notre département. L'Aube est déjà dépositaire de deux centres. Un débat s’est ouvert pour l’accueil d’un troisième. Le problème, au lieu d’être traité dans sa globalité a été abordé au travers des communes candidates à l’accueil. Comme si un tel projet ne devait dépendre que d’une décision communale. Comme si l’avenir économique de tel ou tel village était accroché à l’hypothétique obtention d’un centre d’enfouissement, indépendamment du territoire environnant, de ses spécificités et de ses richesses.

 

C’est ainsi par exemple que des communes du PNRFO se sont portées candidates faisant fi de la charte qui régi pourtant le territoire auquel elles appartiennent. Poussées et encouragées en cela par le député de la première circonscription, Nicolas Dhuicq qui allait jusqu'à prendre son bâton de pèlerin pour remettre en cause l’article 49 de la charte qui est pourtant claire « L’Etat et les signataires s’engagent à ne pas implanter sur le territoire du Parc de nouveaux centres d’enfouissements techniques, ni aucun incinérateur, ni centre de stockage de déchets nucléaires »

 

En tant qu’élu national, monsieur le député est pourtant là avant tout pour faire respecter des règles dont la philosophie a été voulue par les plus hautes instances du pays. Mais j’y reviendrai.

 

Ce sujet a donc été abordé à la Communauté de l’Agglomération Troyenne, membre et partenaire du PNRFO. Le 5 février, nous avons validé la charte à l’unanimité. C’est une excellente chose car le Parc est un atout touristique et donc économique de notre département.

 

Comme beaucoup d’autres communes, nous avons adopté cette charte sans réserve. Contrairement à la position prise par N. Dhuicq qui demandait aux élus de bien réfléchir, notamment par rapport à l’article 49 qui selon lui est une entrave au développement économique, opposant ainsi l’activité économique et la préservation de notre environnement. Est-il nécessaire de rappeler que la France est le premier pays touristique au monde générant ainsi une activité économique importante et par définition non délocalisable ?. Cet argument ne tient donc pas.

 

De plus, je ne pense pas que l’on puisse au nom d’une manne économique, sacrifier des territoires qui comprennent des zones humides naturelles et qui permettent de préserver la bio-diversité. La surface totale des Parcs naturels en France représente seulement 10 % du territoire. Je pense que l’on peut raisonnablement continuer à les protéger tout en développant nos activités économiques sur les 90 % qui restent. Ce second argument ne tient pas non plus.

D’autant plus, au moment où les français sont appelés à appliquer les directives du Grenelle de l’environnement.

 

D’ailleurs à Pont-Sainte-Marie, ville dont je suis le maire, nous avons acheté le Parc Lebocey (16 hectares) à l’Etat afin de le classer en zone naturelle pour le préserver, l’entretenir et pouvoir mener une politique de sensibilisation envers les habitants du département. Nous travaillons actuellement au classement d’une partie de ce Parc en zone Natura 2000 pour pérenniser notre action. En même temps nous travaillons avec les commerçants et les artisans de la ville pour les accompagner dans leur développement.

Au-delà du problème que nous rencontrons dans l’Aube, c’est bien la question plus large de l’organisation de notre société qui est posée. Qu’elle société voulons-nous construire pour les 30 ans qui viennent ?

 

Nous le voyons aujourd’hui, une société basée uniquement sur les marchés financiers, sur l’économie virtuelle, sans règles et sans régulation dont la finalité est le profit, court à sa perte. C’est un système qui ne fonctionne pas et lorsqu’il fonctionne, avant son agonie, à quel prix ?

Il nous faut donc inventer une autre société où l’Homme serait placé au centre. Cela implique une redéfinition voire une révolution dans nos modes de vie.

 

La question énergétique est bien évidemment au centre du débat.

Nous devons revoir nos modes de consommations et nos modes de production. Cela implique de travailler sur la mobilité, sur nos modes de déplacement donc de revoir notre politique de production industrielle dans l’automobile. Le tournant aurait déjà dû être pris il y a 20 ans, mais le lobbing du pétrole est trop fort. C’est aussi la question des plans de déplacement en milieu urbain. C’est pourquoi aujourd’hui compte tenu de la situation, je préconise la nationalisation de TOTAL. Si l’Etat ne maitrise pas l’un des leviers le plus important du changement possible, nous allons perdre encore des décennies.

Après les transports, il y a le secteur de l’habitat. Là aussi nous allons devoir faire tomber des idées reçues, des a-priori et définir de nouveaux modes constructifs et de nouveaux modes d’organisation de l’habitat. Nous allons devoir accompagner le secteur du bâtiment dans ces changements en profondeur. L’ensemble des élus et des bailleurs sociaux en matière d’organisation spatiale, d’urbanisme, de mixité et de densité devront faire preuve à la fois d’originalité et en même temps savoir revenir aux fondamentaux. Le tout devant permettre le « vivre mieux » et le « vivre ensemble ». C’est la démarche que nous avons engagée à Pont Sainte Marie avec la création d’un quartier « durable ».

 

Se pose aussi la question de la production énergétique. A mon sens, il est illusoire de penser que dès demain matin d’un coup de baguette magique, on puisse se priver de la production d’électricité par le nucléaire. En revanche, ce que nous pouvons faire, ce que nous avons le devoir de faire c’est de travailler sur toutes les sources d’énergies alternatives et ainsi d’amplifier les programmes de soutien à la production d’énergie renouvelable.

 

Au travers de ces quelques exemples, vous voyez bien que le sujet mérite à lui seul plusieurs débats avec des personnes venus d’horizons différents mais qui ont une préoccupation commune, changer le logiciel avec lequel nous fonctionnons actuellement et qui n’est plus du tout adapté. En quelque sorte faire notre révolution humaniste !

 
Pascal Landréat
Président du Modem Aube

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