Bayrou juge "bizarre" la façon dont le premier ministre a engagé le débat sur les régimes spéciaux
Pendant la campagne présidentielle, François Bayrou avait promis une réforme des retraites qui soit « équitable, durable et soutenable ». Une réforme dont « la justice serait la clé de voûte ». « La question des régimes spéciaux n'a pas été réglée en 2003, contrairement à ce que nous avions alors demandé. Il faut remettre à plat tout le système des retraites, en le fondant sur l'égalité et mener cette évolution de telle sorte qu'elle profite à tous », déclarait-il alors. Le candidat centriste promettait « une refonte universelle, c'est-à-dire une réforme qui englobe tous les régimes, y compris les régimes spéciaux », en prenant en compte la pénibilité du travail.
Bayrou défendait l'idée d'une « retraite à la carte, une retraite par points », dont le montant augmenterait avec la durée de cotisation. Les salariés conserveraient le droit de partir à la retraite à 55 ans, mais leur retraite serait plus importante s'ils la prenaient plus tard. Aujourd'hui, on voit mal comment il pourrait se démarquer de ce qu'il affirmait il y a moins d'un an.
Le député des Pyrénées-Atlantiques, qui doit être reçu demain matin par Nicolas Sarkozy, à la veille du Forum démocrate de Seignosse (Landes), juge pourtant « bizarre » la façon dont le débat a été mis sur la table par François Fillon. Sur le fond, l'ancien candidat à l'élection présidentielle estime qu'il « faudra bien qu'il y ait des négociations sur ce sujet, et une négociation ne peut pas être bouclée à l'avance ».
En outre, « si vraiment c'est l'équité et la justice qu'on cherche, pourquoi on s'arrête aux entreprises publiques et à la fonction publique ? », ajoute François Bayrou. Le président du MoDem préconise de « mettre tout sur la table en matière de retraites ».
Le Figaro