Du pain et des jeux - Christian Lambart
Du pain et des jeux
Cette formule de Juvenal a été écrite pour définir les besoins fondamentaux du peuple de Rome. Pour éviter les révoltes, les consuls (puis les empereurs) ont organisé des distributions de farine. Ainsi, un peuple souverain et courageux s’est transformé en peuple soumis et dépendant d’un gouvernement qui l’a progressivement rendu servile, inapte à la critique et à la responsabilité citoyenne. La puissance impériale a amené les Romains a confier les responsabilités à une classe dirigeante sur d’elle-même et forte en promesse d’un univers sécurisant et sans risque. Lorsque les invasions déferlèrent sur l’Europe, les Romains attendaient tout d’un gouvernement pourtant impuissant.
Les jeux complétaient le dispositif et éloignaient la population de la réflexion et de l’interrogation politique. Ainsi, on assassinait la Liberté avec les hurlements d’une foule ivre et joyeuse.
Que dire aujourd’hui, on parle, à juste titre d’acquis sociaux, de droits de l’homme. On considère la Liberté comme un bien inaliénable. On évoque la nécessité de libérer le marché de certaines entraves. Cette liberté comment la définit-on ?
- Liberté physique : pouvoir se mouvoir sans contrainte.
- Liberté civile ou individuelle : pouvoir agir à sa guise dans les limites des lois et sans nuire à autrui.
- Liberté publique : pouvoir pour l’individu de jouir de ses droits civiques.
- Liberté de conscience : pouvoir réel de se conduire selon sa conscience en ce qui concerne les croyances et les pratiques religieuses.
- Liberté de pensée et d’expression : pouvoir d’exprimer sa pensée sous forme parlée ou écrite ; les applications sont la liberté de la presse et les Médias.
Il me semble que l’on rogne aujourd’hui l’essentiel de nos acquis sociaux. ET, qu’il y a peu les droits de l’homme ont été sommé de se taire, dans la personne de notre jeune et jolie secrétaire d’Etat. Les intérêts du marché l’imposaient. Cependant notre « hôte » n’a pas vraiment rempli le carnet de commande et la patrie des Droits de l’homme s’est déshonorée. Qu’à cela ne tienne, il y aura bien une jeune et jolie brune pour amuser la galerie. Notre guerrier du petit écran, le gladiateur suprême remplace le « déshonneur » par une belle histoire d’amour. Un vrai conte de fée dans le pays de Disney se déroule sous nos yeux. Comment ne pas être attendri, c’est si joli, au diable la Libye, c’est où d’abord ?
Il va falloir fêter Noël, mais ne vous inquiétez pas, on va régler le pouvoir d’achat avant janvier. Dépensez, mangez et buvez, c’est la fête.
On égratigne les Droits de l’homme, on rempli les Charters, on chasse les tentes (sauf une), mais la France est amoureuse et une image chasse l’autre. Une crise, un jeu, une erreur, une image. On peut craindre un réveil difficile. En effet, je vous l’assure le Père Noël n’existe pas. La dette de l’Etat n’a pas disparu et la place de la France dans le monde n’a pas changé. Nous ne pouvons même rien faire pour convaincre la justice tchadienne. Au fait, on en parle déjà plus de l’Arche de Zoé, qu’on-t-il fait ?
Le citoyen est défini comme acteur de la cité. Il dispose de Droits politiques, économiques et sociaux. Ces droits sont collectifs et individuels. Mais il a aussi des devoirs. Il doit obéir à la loi, la respecter et la faire respecter. Il doit participer à la citer. La vie associative est un exemple, mais cela peut-être un parti politique, un syndicat. Etre citoyen, c’est participer, c’est exercer sa responsabilité dans différents domaines de la vie collective. C’est réagir…
Joyeux Noël à tous
CL